Un interminable tunnel sans lumière...

Dans l'obscurité du tunnel où je me trouve, je commence à manquer d'air. L'énergie et la motivation que je mets pour en sortir servent-ils à quelque chose ? Est-ce que tous mes efforts ne sont pas pour rien ?

Si encore j'avais quelqu'un dans ma vie sentimentale... Mais rien, malgré plus de 6 mois de recherche sur les sites de rencontres dites "sérieuses". Est-ce que c'est parce que je ma vie est foutue, râtée et que je le suis moi-même ?

L'avenir est noir, sans lumière. Je me bats avec les forces qu'il me reste mais si j'avais simplement une fille dans ma vie, je crois que rien que cela me donnerait l'énergie de continuer. Là, dans un appartement vide de meubles et de présence, je me demande ce que les prochaines semaines vont me réserver...

Il est vrai que comme je ne recherche pas l'aventure d'un soir ni des coucheries sans lendemain et que je n'ai pas le physique de Leonardo Di Caprio ou de Brad Pitt, je ne dois pas intéresser beaucoup de filles. Je ne demande que vivre normalement une relation sentimentale, basée sur des valeurs et quelques idéaux : la fidélité, le dialogue et l'écoute, la tendresse, des petites attentions simples mais qui témoignent de sentiments réciproques, l'envie de mordre la vie à deux. Une vie qui, pour l'instant, ne m'offre rien mis à part toute cette avalanche de difficultés financières et matérielles.

Je pense souvent à un reportage que j'ai vu, l'un de ces témoignages de ceux qui arrivent à sortir du caniveau et à remonter la pente. Oui, il s'agit bien de caniveau quand on est sans domicile fixe, à dormir dans la rue l'été et à chercher une place dans un foyer d'hébergement l'hiver. Dans ce reportage, je me souviens qu'un SDF avait rencontré une fille qui lui avait permis de s'en sortir et avec laquelle il vivait heureux. S'en sortir... Un leitmotiv qui me hante, qui me réveille chaque nuit, mais qui commence à m'épuiser.

Est-ce que la fin du tunnel est proche ? Est-ce que je vais enfin retrouver un revenu qui me permette de vivre et une femme à aimer, à choyer, à rendre heureuse ? Est-ce que je ne me bats pas pour rien, au milieu d'un océan d'emmerdements où il n'y a aucune terre en vue, aucun navire à portée de vue ?

A 45 ans, je me demande si ma vie n'est pas finie et que je ne l'ai pas râtée : plus de travail, une auto-entreprise qui ne décolle pas, aucune femme dans mon coeur, juste mon petit garçon de 5 ans que j'aime très fort...

Là, au moment où j'écris ces lignes, il y en a qui ont la chance de rentrer du travail et de retrouver leur femme après avoir mis la clef dans la serrure. Leurs enfants arrivent à leur rencontre, souriants. Ils jouent avec eux, prennent leur femme dans leurs bras, peuvent parler, échanger, sourire, parler de leur destination de vacances pour cet été... Des choses qui paraissent simples, banales, anodines, évidentes... mais derrière son écran, en ce moment, il y a aussi quelqu'un qui se demande quoi et comment faire pour retrouver toutes ces choses qu'il a connu mais qui semblent aujourd'hui ne plus vouloir de lui...

Autant l'ascension dans la pyramide sociale et professionnelle peut être longue, autant la chute est rapide et vertigineuse, sans personne pour vous rattraper...

Combien de temps vais-je réussir à tenir, à faire face dans cette tempête ?